LA  VIE  A  LA  CAMPAGNE  AU  17e SIECLE

1) La démographie

Au 17e siècle la mortalité infantile était considérable, ¼ des bébés mouraient avant l’âge de 1 an. Ensuite encore ¼  mouraient entre 1 an et 20 ans, bien souvent à cause des maladies. Si on atteignait les 20 ans on pouvait espérer vivre jusqu’à 50 ou 60 ans. Quelques personnes atteignaient les 90 ou 100 ans (1 pour 100 000  environ). Les parents s’attachaient moins à l’enfant que nous actuellement car ils savaient qu’il y avait un grand risque de le perdre. À cette époque un individu ne prenait de valeur qu'après l'âge de 16/18 ans. 

2) Le mariage

Au 17e siècle on se mariait assez tard, vers 23 ou 24 ans. Avant le mariage il n’y avait pas de relations sexuelles. En cas de faute pour la fille c’est le couvent pour les riches ou le bannissement pour les pauvres. Une fois mariée la femme fait en moyenne 1 enfant tous les 2 ans et ceci pendant 20 ans. C’est ainsi que, mortalité infantile déduite, il est courant de voir des familles de 7 enfants. À noter qu’à cette époque il y a beaucoup de prostituées, même dans les campagnes. La taille des hommes au 17ème siècle était en moyenne de 1,60 mètres, à comparer avec la taille moyenne actuelle qui est de 1,75 mètres.

3) La vie religieuse

Au 17e siècle la vie religieuse est très importante. À cette époque on existe que par le baptême, le mariage et la sépulture. C’est le clergé qui tient tous ces registres jusqu’en 1792. Après ce sont les maires qui tiendront l’état civil. Les fêtes existantes sont toutes religieuses. L’athéisme est inconnu sauf dans quelques milieux intellectuels urbains. Dans la région on note un gros foyer de protestantisme à Sedan. 

4) L’éducation

Au 17e siècle  les femmes et les enfants travaillent. La vie est si dure qu’une femme de 20 ans en paraît 40. L’école existe mais n’est pas obligatoire. Elle est dispensée par des maître d’école pour le primaire et par le clergé pour le secondaire et le supérieur. La communauté villageoise paie le maître d’école. Celui ci est tout simplement une personne qui sait lire, écrire et compter. Dans notre région le taux d’alphabétisation était bon, de l’ordre de 35 à 40 %, à comparer avec le taux moyen sur la France qui était de 20%.  

5) La société

Au 17e siècle  il y a 2 catégories de personnes :

- les nobles (de naissance ou très rarement anobli par le souverain) 

- les non nobles

La richesse n’allait pas systématiquement de paire avec la noblesse. Il y avait des nobles pauvres et des non nobles riches. Un noble ne payait pas d’impôts , était jugé par ses pères et n’était pas pendu mais décapité (la guillotine n'existe que depuis la Révotution, qui a choisi pour tout le monde le mode d'exécution réservé auparavant à la noblesse en l'améliorant avec la guillotine).

 6) Les communications et déplacements

Au 17e siècle  les chemins étaient mauvais, les bonnes routes ne sont apparues qu’au 18e siècle avec les efforts des intendants. Les ponts et chaussées n’existait pas, ce sont les riverains, au titre de la corvée, qui entretenaient les chemins. Il n’y avait pas de bulldozer donc tous les travaux de terrassement étaient difficiles, nécessitaient beaucoup de main d’œuvre et prenaient du temps. Les transports de pondereux (fer, vin, matériaux) se faisait par bateaux lorsqu’il y avait une voie navigable sinon au moyen de chariots par les chemins mais c’était très chère et difficile. A cause de cela les constructions se faisaient généralement avec des matériaux locaux. Ainsi on trouvera par exemple des toitures en chaume pour les pauvres et en faisiaux d’ardoise de Rimogne pour les riches. La route de Charleville à Reims (qui passait par Warnécourt et Launois) était une grande voie de communication internationale. Il y circulait des carrosses et des diligences. Dans la région les relais de chevaux se faisaient à Launois et Saulces Monclin.  

7) Administration

En haut de la pyramide administrative se trouve le roi Louis XIV. Ensuite nous trouvons les intendants de province. Pour notre région c’était l’intendant de la province de champagne et il se trouvait à Chalons. Enfin venait la paroisse (équivalant de la commune) qui était dirigée par un maïeur (maire) et ses échevins (conseillers). À cette époque maïeurs et échevins étaient élus par les chefs de familles des paroisses.  

8) La police

En campagne il n’y avait pas de gendarmerie ni de police et il pouvait y régner une très grande insécurité en période de troubles, par exemple durant la Guerre de Trente Ans. Les petits différents entre personnes étaient réglés par le maïeur ou un échevin.  

9) Les impôts

Au 17e siècle  il y avait 2 impôts :

- La taille. Le roi imposait une taille sur la paroisse et le maïeur la répartissait sur les habitants.

- La gabelle. C’était un impôt sur le sel qui peut s’apparenter à notre TVA. Son montant variait suivant les provinces et il y avait, en conséquence, de la contrebande, notamment entre la Champagne, pays de grande gabelle auquel appartient Champigneul sur Vence, el la Lorraine.  

10) Le laboureur

Le laboureur faisait partie de la classe aisée. C’est lui qui possédait le cheval et la charrue. Il y avait environ ¼ de laboureurs dans la classe paysanne. Le laboureur ne possédait, le plus souvent, pas les terres, il les louait aux nobles, à des institutions religieuses ou à des bourgeois résidant en ville. La basse classe était constituée des manouvriers. Ils se faisaient embaucher à la journée par le laboureur lorsqu’il y avait des travaux dans les champs.  

11) Les habitudes alimentaires

- Les boissons

Le café n’existait que chez les nobles.

Les boissons courantes étaient l’eau, la bière et le vin. Dans notre région le vin venait par chariot de l’Aisne, Mouzon ou Château Porcien. Le cidre n'est apparu qu'ai 18e sciècle.

- La nourriture

Au 17e siècle  dans les campagnes les aliments de base étaient le pain (au blé ou au seigle), la soupe, les légumes et les fruits (pomme, poires, prunes et noix). Il n’y avait pas encore de pommes de terre, de chocolat ou même de sucre. Lorsqu’il fallait sucrer on utilisait le miel. Le sel, indispensable pour la consommation des aliments, venait de Lorraine.

- Les viandes

Le droit de chasse était réservé au seigneur, le braconnage était très surveillé et sanctionné. Les viandes de base étaient dans l’ordre : le mouton, le porc et le bœuf. Les volailles étaient très chères donc réservées aux riches. Par exemple une famille de paysans pouvait avoir : 1 vache, des moutons, 2 cochons et très peu de volailles. Le poisson de rivière était courant au 17e siècle, le poisson séché ou fumé aussi. Le maquereau mais surtout le hareng-saur (ou "soret") de la Manche et la Mer du Nord était vendu par colportage. À titre indicatif la galette au sucre a été inventée au 19e siècle pour les mois d’hiver, quant il n’y avait plus de fruits. Au 17e siècle une galette était toujours aux fruits.  

12) Quelques personnages célèbres ayant vécu au 17e siècle.

L’année de construction de la Maison du Laboureur est 1698

Richelieu est décédé en 1642

Turenne est décédé en 1675

Colbert est décédé en 1683

Louvois est décédé en 1691

Vauban est décédé en 1707

Molière est décédé en 1673

La Fontaine est décédé en 1695

Racine est décédé en 1699

 

Date de dernière mise à jour : 19/12/2022